JP ZERO : l’Exige ultime

La Lotus Exige V6 est une auto fantastique à bien des égards. Le V6 offre une puissance allant de 350 à 430 chevaux selon les versions, ce qui permet déjà de s’amuser et de signer des chronos de premier rang sur circuit. Comme toutes les Lotus, c’est également une auto qui peut s’optimiser assez sensiblement pour être encore plus efficace sur piste comme sur route et celle que je vous présente aujourd’hui n’est sans doute pas loin d’être le top de ce qu’il est possible de faire.

Parmi les préparations « classiques », il faut citer Komo-Tec avec ses kits EX430, EX460 ou encore EX500. Le nombre, c’est la puissance que développe le moteur en sortant de l’atelier. Mais celui qui nous intéresse aujourd’hui, c’est l’autrichien Jubu Performance. Fondée en 2004, la marque est notamment connue pour ses pignons renforcés pour les boites d’Exige S2 mais elle propose beaucoup d’autres choses, par exemple des swaps en Ford 2.0 Ecoboost pour les Elise S2 Rover, des conversions avec boite à double embrayage pour les Exige V6, etc…

Début juin puis mi-juin, deux teasers avaient été postés sur YouTube et semblaient annoncer quelque chose d’assez bestial pour le 11 juillet 2020 :

C’est donc avec un peu plus d’un mois de retard que Jubu Performance a finalement communiqué sur ce mystérieux projet initié en 2019. Il s’agit d’une Exige V6 complètement revue et qui prend le nom de JP ZERO. Notez que le logo Lotus sur le masque avant est remplacé par un sticker JP. L’objectif de Martin Jung (fondateur de la marque) et de l’équipe de 25 personnes se consacrant au projet était de construire une voiture de course rapide, facile à conduire et qui offre un coût d’entretien limité. La JP ZERO est censée pouvoir rouler 100 heures en piste sans devoir subir d’interventions majeures (réfection de boite de vitesses, etc…).

Trois versions de la JP ZERO seront proposées : race, track et street. Les 20 exemplaires de chaque série (donc 60 en tout) seront tous construits à la main dans les ateliers de Jubu à Münzbach. Quelle que soit la version choisie, le V6 3,5 Toyota à carter sec reçoit deux turbos qui lui permettent, en fonction de la cartographie, d’osciller entre 410 à 610 chevaux. La version street ira même au-delà avec 740 chevaux.

JP ZERO

JP ZERO race

C’est la version destinée uniquement à la compétition et qui roulera en catégorie GT2. Jubu engagera deux autos dans des championnats européens mais offrira également à ses clients la possibilité de participer à certaines courses ou à l’intégralité de championnats en mode « arrive and drive » avec un équipage à disposition et éventuellement un pilote d’essai pour procéder aux réglages de l’auto.

JP ZERO track

Directement dérivée de la ZERO race, la track n’est réservée qu’à un usage piste. Elle se destine à l’amateur qui souhaite rouler sans se soucier de la fiabilité tout en conservant un niveau de performance très élevé.

JP ZERO street

Cette dernière version sera homologuée pour la route et offrira à la fois plus de puissance mais aussi un intérieur orienté vers le luxe et le confort, en faisant ainsi une véritable auto utilisable au quotidien ou presque. Le carbone de sa carrosserie sera entièrement apparent.

JP ZERO
ZERO raceZERO trackZERO street
Puissance610 hp à
6250 tr/mn
550 hp à
6250 tr/mn
740 hp
Couple635 Nm à
4470 tr/mn
595 Nm à
4470 tr/mn
?
Rupteur7200 tr/mn7200 tr/mn?
Poids (sans carburant)960 kg960 kg?
Boite de vitessesDCT 7 rapports ou
séquentielle 6 rapports
DCT 7 rapportsDCT 7 rapports
Vitesse maximale331 km/h??
DisponibilitéPrintemps 2021Printemps 2021Printemps 2022
PrixA partir de 289 k€A partir de 249 k€A partir de 650 k€
JP ZERO

En dehors du châssis Lotus en aluminium et des feux, pratiquement tout a été modifié ou redéveloppé sur mesure : dashboard numérique Plex SDM-550, système d’acquisition de données Motec, volant en carbone, siège Tillet en carbone homologué FIA, arceau FIA, système d’extincteur, réservoir 70 litres FIA/FT3, tableau de bord en carbone, carrosserie intégralement en carbone et kevlar avec système d’attaches rapides, vitres latérales en Lexan, système air jack Krontec, etc… Par certains aspects, cette JP ZERO me rappelle la Lotus Elise GT1, également full carbone.

Le freinage est confié à AP Racing pour les étriers (6 pistons à l’avant et 4 à l’arrière) comme les disques (378*32 mm et 356*28 mm). Un répartiteur de freinage est bien entendu de la partie ainsi qu’un ABS Bosch Motorsport M5 ajustable sur 12 positions depuis le volant qui vient finaliser le set-up. Le contact au sol est assuré par des slicks Pirelli P-Zero en 265/645-18 et 315/680-18 montés sur des jantes en aluminium forgé en 10*18 ET45 à l’avant et 12*18 ET37 à l’arrière. La version Track peut également recevoir des Trofeo R en 265/35/18 et 325/30/18. L’amortissement est assuré par des KW Competition 3 voies.

JP ZERO

L’aérodynamique a été particulièrement soignée avec une lame avant proéminente qui intègre de petites extensions verticales à ses extrémités, un panneau d’accès avant retravaillé, des bas de caisse bien plus larges que ceux d’origine, des bras de rétroviseurs fins, un masque arrière ouvert tant en sa partie centrale pour laisser échapper les calories du moteur qu’au niveau des roues arrières pour limiter la pression d’air. On peut d’ailleurs noter sur certaines photos l’absence des passages de roues puisque les pneus sont directement visibles au travers des évents sur le sommet des ailes, à l’avant.

Le diffuseur en 5 parties est majoré mais semble, visuellement, respecter parfaitement le flux d’air en ne présentant aucun angle net comme c’est le cas d’origine. Enfin l’aileron est rehaussé et réglable en inclinaison. Au final, la JP ZERO affiche une longueur de 4m34 et une largeur de 2m contre respectivement 4m01 et 1m80 pour une Exige V6 standard. Même l’empattement gagne 9 cm en passant de 2m37 à 2m46 grâce à un faux-châssis complètement nouveau et des triangles conçus spécifiquement pour l’auto.

La boite de vitesse double embrayage DCT à 7 rapports est l’une des pièces majeures de la JP ZERO. Cette dernière est d’ailleurs proposée pour n’importe quelle Exige V6 (contre 24.990 € tout de même) et présente l’avantage de pouvoir être utilisée en mode automatique pour rouler tranquillement (la 7ème vitesse est volontairement longue pour les liaisons autoroutières) ou en mode séquentiel sur circuit.

Elle nécessite moins de maintenance qu’une boite séquentielle classique et peut, en option (de série sur la JP ZERO), être accompagnée d’un différentiel à glissement limité Drexler et d’un contrôle de motricité réglable sur 12 niveaux. En tenant compte de son radiateur d’huile, la boite DCT vient alourdir l’Exige de 15 kg par rapport à un modèle à boite manuelle. La DCT peut théoriquement encaisser 600 Nm de couple, ce qui est insuffisant pour la ZERO race et à fortiori la ZERO street mais Jubu a corrigé ce point en la renforçant pour son dernier projet.

Les deux vidéos déjà publiées par Jubu permettent de se rendre compte de la rapidité des passages de rapport et de l’efficacité de la JP ZERO équipée pour l’occasion de la boite séquentielle et non de la DCT. La première date du 15 mai 2020 sur le Pannonia-Ring en Hongrie et la seconde du 7 juin 2020 sur le circuit de Spielberg / Red Bull Ring en Autriche.

Mise à jour du 12 septembre 2020

Jubu Performance était présent les 11,12 et septembre au Paul Ricard pour poursuivre le développement de la JP ZERO. Voici une vidéo embarqué pour un tour chrono en 2’06″44 :

Mise à jour du 11 décembre 2020

Après 5 mois et 15.000 km de tests intensifs sur différents circuits européens, les deux prototypes ont désormais atteint un niveau de maturité et de performance très satisfaisant. La JP ZERO race, qui est une GT2, boucle le circuit autrichien Red Bull Ring en 1’29″51 quand les GT3 le font en 1’28 et quelques dixièmes. L’écart est donc minime, traduisant bien le niveau d’aboutissement de l’auto.

Les configurations définitives devraient être validées dans l’hiver. Les premières autos sont déjà en cours de fabrication et devraient être disponibles en mai 2021.

JP ZERO
JP ZERO
JP ZERO
JP ZERO

Crédit photos : Wolfgang Stoiber, Olivier Guillot

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