Lotus Elise Sprint

Production :
1 prototype LHD en octobre 1996

Motorisation :
4 cylindres 1.8 Rover 160 chevaux

Particularités :
Romano Artioli, propriétaire de la marque Lotus entre 1993 et 1996, souhaitait voir une Elise sans pare-brise destinée à courir en compétition pour un budget raisonnable tout en étant homologuée pour la route. Le châssis numéro 16 (ou X5722) sera affecté à ce projet et le design confié à Julian Thompson. La teinte retenue sera le Titanium Metallic. Le changement majeur portera bien entendu sur le pare-brise qui sera remplacé par un saute-vent en polycarbonate. Cela implique néanmoins des modifications sur le masque avant, la partie supérieure des portières et tout le tableau de bord. Les vitres latérales disparaissent également.

La Sprint, en économisant du poids un peu partout, s’affiche à 650 kg. Le moteur développe 160 chevaux et dispose d’arbres à cames plus pointus, d’un calculateur programmable et d’une boite à air en carbone. Les sièges sont spécifiques et reçoivent des harnais 4 points.

L’auto sera présentée au Birmingham Motor Show en 1996. Malgré le bon accueil du public, le projet sera stoppé car d’une part le carnet de commandes pour l’Elise classique était bien rempli et d’autre part la capacité de production de l’usine était limitée. La Sprint sera alors exposée au siège social de Lotus pendant quelques mois avant de rejoindre le muséum. Pour regagner un peu de trésorerie, Hi-Com (propriétaire malaisien de Lotus depuis 1996) demanda à la marque de se séparer de certains de ses biens historiques. C’est le 25 juillet 1998, lors de son week-end International Historic Festival à Silverstone que Coys réalisa la vente aux enchères.

Parmi les biens proposés, de nombreux véhicules provenaient de la collection historique de la marque : Elan +2 S 130 ayant appartenu à Colin Chapman, Esprit S1 du film « James Bond, l’espion qui m’aimait », etc…

Revenons à l’auto qui nous intéresse, l’Elise Sprint. Elle évitera de justesse cette vente aux enchères et sera acquise par Ian Coles, alors directeur de la concession Haydon de Salisbury et qui était de passage chez Lotus avec l’un de ses camions porte-autos le jour où les voitures devaient partir pour les enchères. Il fit un pari en l’achetant et la chargea discrètement. Comme beaucoup de prototypes, l’auto n’était alors pas roulante. Sous sa peinture, certains morceaux de carrosserie étaient encore en argile. Ian l’ayant achetée dans le but de rouler, il procéda à quelques modifications. La batterie fut délocalisée dans le compartiment moteur car l’accès par le masque avant – modifié – était problématique.

Pour l’anecdote, il garda le bocal de lave-glace à l’avant ! Lors des premiers roulages, il se rendit compte qu’avoir enlevé le pare-brise avait profondément modifié la répartition des masses et l’aérodynamique. Lorsque Ian voulut tourner le volant à 160 km/h, l’auto tira tout droit car elle n’avait aucun appui sur le train avant. Pour corriger ce problème, les ingénieurs d’Haydon déterminèrent le centre de gravité d’une Elise standard puis le reproduisirent sur la Sprint en lestant l’avant. La voiture ne devint pas aussi efficace que sa sœur produite en série mais elle était conduisible.

Ian n’hésitait pas à la sortir autant que possible, que ce soit pour des évènements (Lotus 50th Anniversary Heritage Display en 1998, Festival of Speed de Goodwood en 1998 et 1999) ou même pour faire de simples courses au supermarché. Il semblerait que l’auto ait été mise en vente en 2007, mes recherches n’ont pour le moment pas permis d’en retrouver la trace.

Sources : SuperCarNostalgia, SportsCarMarket, Lotus Lines, MotorSport, Sandsmuseum, PistonHeads


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